Oui Landreau n'a pas été du tout réceptif aux critiques qui ont plu sur lui et le jeu de son équipe, et il n'a opéré certaines modifications que tardivement (le constat de l'échec du 4411, les cas de Bouanga et Marveaux, etc.). Il s'est un peu entêté dans ses choix, alors qu'il avait annoncé très clairement que les meilleurs joueraient. On a assez peu vu ce discours mis en application.
Ce que j'imagine cependant, c'est qu'une saison de football génère beaucoup de pression, et qu'il a peut-être eu du mal à sortir la tête de l'eau. S'il pouvait profiter de l'été pour 1) prendre du recul et 2) travailler dur pour corriger ses manques, je suis persuadé qu'il pourrait faire du meilleur travail.
La capacité à s'améliorer, je pense qu'il l'a : il est jeune, il a un passé prestigieux derrière lui, il a prouvé qu'à titre individuel il savait travailler dur pour arriver tout en haut, et en tant qu'ancien gardien je suis persuadé qu'il a en lui les ressources pour commander, donner des ordres, et tirer son collectif vers le haut.
La question de la volonté me paraît plus centrale effectivement : en surface, il a sans doute la volonté - comme chacun - de s'améliorer et de progresser. Mais en profondeur, j'attends de voir comment il va encaisser les critiques, les remarques, les réflexions. Chacun peut avoir une conviction, que ce soit d'un point de vue footballistique ou sur un joueur, mais à défaut d'être un tacticien et un technicien hors-pair ou d'être un meneur d'hommes, il faut savoir tirer des enseignements au jour le jour, et procéder à des ajustements permanents.
Pour moi Landreau a procédé à l'envers. Il est arrivé en voulant imposer un jeu fondé sur la possession de balle, dans un club dont ce n'est pas du tout la philosophie principale, contrairement à ce que les journalistes peuvent avancer. En essayant bêtement d'appliquer son schéma sans tenir compte des particularités du club et de ses joueurs (on n'est pas le Barça), il a cherché à générer un football conforme à un idéal, et forcément il est tombé loin. S'il avait vraiment la volonté de s'adapter, il prendrait des conseils non pas auprès de nous (qui sommes nous, après tout ?), mais bien auprès de toute la structure du club, des anciens, des entraîneurs des équipes jeunes, et il essaierait de voir quel est l'état d'esprit lorientais.
Il y verrait, je crois, un jeu offensif et léché, fait de combinaisons dans des petits espaces. Un jeu très réglé, fondé sur la rupture des lignes de passe, la défense debout et en avançant, et la notion de bloc. Il verrait que l'ambition du onze lorientais qui rentre sur la pelouse n'est pas la possession du ballon, mais de marquer un but de plus que l'adversaire. Fort de cette expérience, il pourrait ensuite ajuster sa vision, par exemple en travaillant davantage les phases offensives (très inefficaces cette saison) au détriment de la conservation basse dont s'est montré friand le quatuor Petkovic-charnière centrale-Lemoine. Il travaillerait la défense en bloc, au lieu de laisser son équipe partir en vrille à la moindre contre-attaque adverse. Il pourrait aussi intégrer plus facilement les jeunes à l'effectif, car ils auraient des repères familiers sur la structure de jeu et le mouvement collectif. Cela ne l'empêcherait pas de mettre en place un jeu de possession par ailleurs, mais pas à 1-0 en jouant petit bras, et certainement pas à 0-0. Et encore moins à seule fin de faire tourner le ballon. Marquer un but devrait être l'objectif final de chaque séquence de conservation.
On verra ce qu'il en est en Août prochain. Si Landreau continue d'évoluer hors-sol, de se couper des valeurs du club, et d'imposer ses idées (idéaux ?) sans concertation et sans compromis, il risque de continuer à souffrir. Les autres coaches ne sont pas pipes, et savent que pour contrer les idéalistes, il faut leur opposer un réalisme froid et brutal. Ce que les petits clubs ont su très bien faire cette saison. A l'inverse, s'il ajoute une grosse dose de réalisme à son projet, s'il simplifie les choses, évite les permutations inutiles à tout bout de champ, pousse les joueurs à respecter un schéma plutôt que le faire exploser parce que untel a envie de partir seul à l'abordage, il devrait pouvoir avoir de meilleurs résultats, et produire du jeu.
Le football à la lorientaise est affreusement simple, et c'est la raison pour laquelle il faut travailler très dur pour lui donner du corps.
Landreau dehors !
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Belle analyse May !
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May je suis désolé de te contredire mais le jeu Lorientais a toujours été basé sur la possession de balle. CG avait horreur de voir son équipe courir après le ballon
CG se basait sur un jeu de passes rapides entre les joueurs et pour cela il faut avoir la possession.
Aujourd'hui le soucis est surtout la lenteur des joueurs qui touchent souvent 3 -4 fois le ballon avant de le donner et ont en plus du mal à faire une passe à 10 mètres.


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Marshall56 tu as précédé ma réponse, mais je la fais quand même :
"Christian !!! sort du corps de May !!!!"
Plus sérieusement, tu as, à mon sens, parfaitement cerné le personnage et sa problématique.
Il n'y a rien a ajouter à ton analyse.
Pour Panaco, la possession de balle sous CG n'était pas LE choix de jeu, mais résultait naturellement de son jeu en triangle à une touche de balle et constamment en mouvement qui privait l'adversaire du ballon.
La version Landreau est basée sur : on garde le ballon coute que coute, même si pour ça on doit revenir constamment derrière ou se contenté d'un jeu latéral sans progression.

"Christian !!! sort du corps de May !!!!"



Plus sérieusement, tu as, à mon sens, parfaitement cerné le personnage et sa problématique.
Il n'y a rien a ajouter à ton analyse.
Pour Panaco, la possession de balle sous CG n'était pas LE choix de jeu, mais résultait naturellement de son jeu en triangle à une touche de balle et constamment en mouvement qui privait l'adversaire du ballon.
La version Landreau est basée sur : on garde le ballon coute que coute, même si pour ça on doit revenir constamment derrière ou se contenté d'un jeu latéral sans progression.
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très intéressant et je suis assez en phase avec ce que tu dis, à part cet éternel "rabachage" du jeu à la lorientaise qui a disparu depuis des lustres même sur la fin de CG.May a écrit :Oui Landreau n'a pas été du tout réceptif aux critiques qui ont plu sur lui et le jeu de son équipe, et il n'a opéré certaines modifications que tardivement (le constat de l'échec du 4411, les cas de Bouanga et Marveaux, etc.). Il s'est un peu entêté dans ses choix, alors qu'il avait annoncé très clairement que les meilleurs joueraient. On a assez peu vu ce discours mis en application.
Ce que j'imagine cependant, c'est qu'une saison de football génère beaucoup de pression, et qu'il a peut-être eu du mal à sortir la tête de l'eau. S'il pouvait profiter de l'été pour 1) prendre du recul et 2) travailler dur pour corriger ses manques, je suis persuadé qu'il pourrait faire du meilleur travail.
La capacité à s'améliorer, je pense qu'il l'a : il est jeune, il a un passé prestigieux derrière lui, il a prouvé qu'à titre individuel il savait travailler dur pour arriver tout en haut, et en tant qu'ancien gardien je suis persuadé qu'il a en lui les ressources pour commander, donner des ordres, et tirer son collectif vers le haut.
La question de la volonté me paraît plus centrale effectivement : en surface, il a sans doute la volonté - comme chacun - de s'améliorer et de progresser. Mais en profondeur, j'attends de voir comment il va encaisser les critiques, les remarques, les réflexions. Chacun peut avoir une conviction, que ce soit d'un point de vue footballistique ou sur un joueur, mais à défaut d'être un tacticien et un technicien hors-pair ou d'être un meneur d'hommes, il faut savoir tirer des enseignements au jour le jour, et procéder à des ajustements permanents.
Pour moi Landreau a procédé à l'envers. Il est arrivé en voulant imposer un jeu fondé sur la possession de balle, dans un club dont ce n'est pas du tout la philosophie principale, contrairement à ce que les journalistes peuvent avancer. En essayant bêtement d'appliquer son schéma sans tenir compte des particularités du club et de ses joueurs (on n'est pas le Barça), il a cherché à générer un football conforme à un idéal, et forcément il est tombé loin. S'il avait vraiment la volonté de s'adapter, il prendrait des conseils non pas auprès de nous (qui sommes nous, après tout ?), mais bien auprès de toute la structure du club, des anciens, des entraîneurs des équipes jeunes, et il essaierait de voir quel est l'état d'esprit lorientais.
Il y verrait, je crois, un jeu offensif et léché, fait de combinaisons dans des petits espaces. Un jeu très réglé, fondé sur la rupture des lignes de passe, la défense debout et en avançant, et la notion de bloc. Il verrait que l'ambition du onze lorientais qui rentre sur la pelouse n'est pas la possession du ballon, mais de marquer un but de plus que l'adversaire. Fort de cette expérience, il pourrait ensuite ajuster sa vision, par exemple en travaillant davantage les phases offensives (très inefficaces cette saison) au détriment de la conservation basse dont s'est montré friand le quatuor Petkovic-charnière centrale-Lemoine. Il travaillerait la défense en bloc, au lieu de laisser son équipe partir en vrille à la moindre contre-attaque adverse. Il pourrait aussi intégrer plus facilement les jeunes à l'effectif, car ils auraient des repères familiers sur la structure de jeu et le mouvement collectif. Cela ne l'empêcherait pas de mettre en place un jeu de possession par ailleurs, mais pas à 1-0 en jouant petit bras, et certainement pas à 0-0. Et encore moins à seule fin de faire tourner le ballon. Marquer un but devrait être l'objectif final de chaque séquence de conservation.
On verra ce qu'il en est en Août prochain. Si Landreau continue d'évoluer hors-sol, de se couper des valeurs du club, et d'imposer ses idées (idéaux ?) sans concertation et sans compromis, il risque de continuer à souffrir. Les autres coaches ne sont pas pipes, et savent que pour contrer les idéalistes, il faut leur opposer un réalisme froid et brutal. Ce que les petits clubs ont su très bien faire cette saison. A l'inverse, s'il ajoute une grosse dose de réalisme à son projet, s'il simplifie les choses, évite les permutations inutiles à tout bout de champ, pousse les joueurs à respecter un schéma plutôt que le faire exploser parce que untel a envie de partir seul à l'abordage, il devrait pouvoir avoir de meilleurs résultats, et produire du jeu.
Le football à la lorientaise est affreusement simple, et c'est la raison pour laquelle il faut travailler très dur pour lui donner du corps.
Mon humble avis est que ce jeu de possession est une gageure en L2 avec des joueurs n'ayant pas le niveau technique requis pour faire face à des équipes agressives et regroupées. Il a certainement la volonté de créer du jeu mais entre analyser les match du barça ou ou du bayern sur un plateau tv et être confronté à la dure réalité de la L2 il y a un monde. Cependant je lui accorde un an de plus en espérant qu'il ait appris de ses erreurs et que les joueurs qui seront là s'investissent un peu plus individuellement et collectivement.
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Tu résumes complètement le décalage entre les intentions de ML et la réalité froide de ce championnat de Ligue 2. J’ajouterais qu’à chaque fois que l’on a eu affaire à une équipe qui est venue nous « chercher » haut, on a souvent explosé en vol, à l’exception de nos matchs à Ajaccio (contre le Gazelec) et à Reims.rodi a écrit :Mon humble avis est que ce jeu de possession est une gageure en L2 avec des joueurs n'ayant pas le niveau technique requis pour faire face à des équipes agressives et regroupées. Il a certainement la volonté de créer du jeu mais entre analyser les match du barça ou ou du bayern sur un plateau tv et être confronté à la dure réalité de la L2 il y a un monde.
C’est cette inadéquation entre les intentions et les faits que ML semble avoir du mal à admettre. À un point tel qu’il n’accepte pas le mot d’échec. Pour cette raison, je doute de la saison à venir car on apprend toujours de ses échecs : or ML dit ne pas avoir échouer, comment pourra t’il en tirer des enseignements ?
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C'est exactement la nuance que je voulais souligner, mais tu l'as beaucoup mieux fait Gauvin. La possession est une conséquence secondaire (certes appréciable), et non une fin en soi. Je l'avais déjà développé dans d'autres posts, mais le jeu à la lorientaise de Gourcuff est un football qui se concentre principalement sur la transition attaque-défense, et qui implique donc une capacité à récupérer le ballon haut, en avançant, et à se projeter rapidement. Gourcuff l'explique lui-même, la phase où une équipe est la plus vulnérable, c'est quand elle perd le ballon alors qu'elle est déployée pour attaquer.Gauvin a écrit :Pour Panaco, la possession de balle sous CG n'était pas LE choix de jeu, mais résultait naturellement de son jeu en triangle à une touche de balle et constamment en mouvement qui privait l'adversaire du ballon.
La version Landreau est basée sur : on garde le ballon coute que coute, même si pour ça on doit revenir constamment derrière ou se contenté d'un jeu latéral sans progression.
C'est cette phase cruciale sur laquelle tablait CG, et c'est la raison pour laquelle il a adopté le 442, qui permet un meilleur quadrillage du terrain (et donc couper les lignes de passe), tout en mettant un maximum de pression sur les premiers relanceurs adverses (la charnière) afin de la forcer à jouer long pour augmenter les chances de récupérer en avançant. La possession de balle est la conséquence mécanique d'un système qui certes se projette très vite vers l'avant, mais surtout cherche à étouffer l'adversaire en limitant au maximum les échanges de l'adversaire au milieu de terrain. Plus on récupère, plus on combine, plus on tient la balle. Mais si on est logique, il est beaucoup plus facile d'avoir une possession de 60% si chaque joueur fait quatre ou cinq touches de balle, non ? Les secondes défilent, et le ballon reste tango. Il est beaucoup plus difficile de garder des statistiques élevées en jouant vite, vers l'avant, en combinant dans un petit périmètre, et en prenant des risques offensifs. La possession de balle n'est pas, à mon sens, le fond de commerce de Gourcuff, contrairement à ce qu'a pu produire Barcelone à un moment. Chez nous, il n'y a jamais eu de défense par la possession de balle, nous n'avons jamais joué sans pointe avec la volonté de densifier le milieu de terrain à tel point que l'on aurait pu enchaîner une séquence de conservation de plusieurs minutes pour aboutir à une attaque magnifiquement orchestrée : ça c'était l'Espagne de Del Bosque il me semble, et ça n'avait rien à voir. Pour l'Espagne, le but était de tenir le ballon le plus longtemps possible, en attendant la faille. Ici, on a même pu se plaindre de ne pas savoir "fermer le jeu" à la fin de match, et de continuer à attaquer, quitte à perdre des points évitables. C'est l'antithèse d'une équipe qui cherche à conserver la balle, non ?
Lorient a eu un jeu de contre, un jeu rapide, un jeu qui prenait des risques, malheureusement confondu avec un jeu de possession de balle parce que nous sommes souvent tombés contre des équipes qui défendaient bas et nous attendaient. Là encore, je cite CG qui disait souvent "il faut être deux pour jouer au football". Par là, je crois qu'il voulait dire que pour que son équipe soit capable de produire du jeu, il fallait que l'adversaire ait du répondant (et donc s'expose à être pris à défaut dans cette phase de transition). Cela explique pour beaucoup la tendance du FCL a peiner contre les équipes qui jouent fermé, et à produire du jeu contre les gros (qui se livrent davantage). D'ailleurs, si on regarde bien les matches très ouverts qu'on a pu voir sous Gourcuff (et dans une certaine mesure chez Ripoll), le milieu du terrain a tendance à devenir une zone désertique, que les joueurs ne font que traverser à toute allure pour se replier ou pour contrer. CG disait je ne sais plus quand que sans percussion, la possession était inutile. Cela donne des matches fous, du spectacle, et in fine ce plaisir que l'on recherche aujourd'hui. Désolé de contredire ta contradiction panaco, mais nous serons donc en désaccord sur ce point :).
Après rodi, je te rejoins tout à fait, le football à la lorientaise s'est étiolé depuis de nombreuses années. J'utilise l'expression davantage pour désigner la théorie, mise en application par séquences, pas forcément à tous les matches, etc. Je pense que Gourcuff avait pour trait (une qualité ou un défaut, selon les gens) de s'accrocher à cet idéal même dans les moments difficiles. Ce football est très fragile, et ne peut exister paradoxalement qu'avec des joueurs solides pour le porter. Des joueurs de devoir, capables de se sublimer dans un collectif pour combler les inévitables failles du système, et donner de la densité à un idéal (des joueurs dont on a manqué cette saison). Ce football "à la lorientaise" est plutôt une marque de fabrique journalistique qui fait vendre, savamment reprise par notre trader avec "le football autrement". C'est pour prendre la suite du "jeu à la nantaise", et ça a eu le mérite de bien prendre et de créer un engouement autour de notre club. Cependant, on retrouve des caractéristiques tout à fait similaires dans le jeu de Bielsa (importance de la récupération du ballon, volonté de faire mal à l'adversaire sur la transition attaque-défense), ou encore l'Italie de Prandelli (notamment avec le travail incroyable des latéraux), et j'en passe. On peut lui donner plusieurs noms, mais en définitive c'est surtout un football simple, offensif, en mouvement, et affreusement exigeant. Quatre traits que j'espère vivement voir revenir au FCL, peu importe que l'on joue en 442 ou en 433, que l'on ait la possession ou non.
Voilà pour cette longue analyse :).
@Gauvin et Marshall56 : Vils flagorneurs

Très sincèrement, il est beaucoup plus facile d'écrire derrière un clavier et de faire de longues analyses que de mettre en musique un tel idéal. Il y a beaucoup d'interviews très intéressantes de CG, et d'autres entraîneurs naturellement, qui traînent un peu partout en ligne. Ils y détaillent un peu leurs idéaux, démontent quelques idées reçues, et développent des concepts d'une grande profondeur. Je ne fais que compiler, expliciter et reformuler ce qu'ils ont déjà dit, déformation professionnelle

- Chawax
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Plus précisément le principe est d'échanger des passes, de faire vivre le ballon, pour faire bouger l'adversaire et créer des espaces. Y avait une super interview de Xavi dans So Foot il y a un ou deux mois qui expliquait ça, c'était super intéressantMay a écrit :Pour l'Espagne, le but était de tenir le ballon le plus longtemps possible, en attendant la faille.

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Excellente interview de Xavi en effet. D'accord avec toi Chawax sur la finalité de la multiplication des passes à l'Espagnole.
Bravo à May (encore une fois) pour cette analyse du "jeu selon CG". Tu vulgarises à merveille
ML gagnerait à venir ici s'informer !
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- tlb 56
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Pour en revenir à la possession sous Gourcuff, que May mentionne en tant que "conséquence" de la philosophie de Gourcuff en réponse à panaco qui indiquait lui-même que la tactique gourcuffienne reposait sur une grosse possession du ballon, on peut même nuancer encore davantage ce propos par les statistiques.
En Ligue 1, et même parfois en Ligue 2 face à des oppositions plus accessibles, nous n'arrivions pas à 50% de possession de façon très récurrente...ce qui avait le don de surprendre après coup et suiveurs et journalistes. Comme l'indique May, la philosophie de Gourcuff reposait sur de vraies prises de risques dans les transmissions, avec des échanges de "préparation" en général très limités. Le risque de perte de balle n'était donc pas anodin, et un des elements-clé de cette tactique était le comportement des joueurs à la récupération. Et si la consigne n'a jamais été de faite jouer le bloc très bas pour attendre l'erreur adverse et saisir les opportunités de contre, elle n'a jamais été non plus de réaliser un pressing tout terrain avec un bloc positionné extrêmement haut sur le terrain.
Conséquence: si notre Landreau était venu affronter le FCL de CG avec une autre équipe, il aurait pu faire tourner le ballon un petit moment aux abords de sa propre surface de réparation histoire d'assouvir son fantasme ultime de victoire de la bataille de la possession. Ce que notre tacticien en herbe ne comprend pas, c'est que faire de la possession du ballon une fin en soi n'a aucun sens, s'il n'y a pas d'objectif affirmé dans l'exploitation du ballon derrière. Et ses exercices (enfin ceux de ses adjoints) de conservation du ballon auront beau être les plus élaborés du monde qu'ils ne serviront à rien dans la mesure où ils ne vont pas de pair avec des objectifs d'utilisation du ballon, de l'espace et de déplacement des joueurs.
Au final, le jeu du Lorient de Landreau donne des séquences de conservation totalement stériles desquelles on ne retient absolument rien, ce qui fait qu'on est au final très surpris de découvrir à l'issue du match à Nîmes que nous avons eu la possession du ballon la majorité du temps, pour 0 tir tenté dans le match. Avec Gourcuff c'était le contraire, nous étions souvent surpris de découvrir à l'issue de pas mal de matches que nous n'avions pas eu la possession. Mais ces séquences d'utilisation du ballon debouchaient souvent sur des actions abouties, ce qui contribuait à donner cette impression souvent fausse.
Pour résumer, avec Landreau on conserve le ballon, et on compte sur l'esprit d'initiative de certains joueurs pour l'utiliser. Le gâteau dont il nous parle repose sur ça, il est donc pour moi rempli de flotte.
On remarque d'ailleurs que dès qu'une équipe adverse (citons Niort au hasard) se retrouvait dos au mur face à nous cette saison, avec l'obligation de presser haut, elle parvenait sans trop de difficultés à contrecarrer ces séquences de conservation basse, avec à la clé des pertes de balle hyper dangereuses de notre côté, voire des dégagements longs sur Hamel ou sur la défense adverse dans le meilleur des cas.
En Ligue 1, et même parfois en Ligue 2 face à des oppositions plus accessibles, nous n'arrivions pas à 50% de possession de façon très récurrente...ce qui avait le don de surprendre après coup et suiveurs et journalistes. Comme l'indique May, la philosophie de Gourcuff reposait sur de vraies prises de risques dans les transmissions, avec des échanges de "préparation" en général très limités. Le risque de perte de balle n'était donc pas anodin, et un des elements-clé de cette tactique était le comportement des joueurs à la récupération. Et si la consigne n'a jamais été de faite jouer le bloc très bas pour attendre l'erreur adverse et saisir les opportunités de contre, elle n'a jamais été non plus de réaliser un pressing tout terrain avec un bloc positionné extrêmement haut sur le terrain.
Conséquence: si notre Landreau était venu affronter le FCL de CG avec une autre équipe, il aurait pu faire tourner le ballon un petit moment aux abords de sa propre surface de réparation histoire d'assouvir son fantasme ultime de victoire de la bataille de la possession. Ce que notre tacticien en herbe ne comprend pas, c'est que faire de la possession du ballon une fin en soi n'a aucun sens, s'il n'y a pas d'objectif affirmé dans l'exploitation du ballon derrière. Et ses exercices (enfin ceux de ses adjoints) de conservation du ballon auront beau être les plus élaborés du monde qu'ils ne serviront à rien dans la mesure où ils ne vont pas de pair avec des objectifs d'utilisation du ballon, de l'espace et de déplacement des joueurs.
Au final, le jeu du Lorient de Landreau donne des séquences de conservation totalement stériles desquelles on ne retient absolument rien, ce qui fait qu'on est au final très surpris de découvrir à l'issue du match à Nîmes que nous avons eu la possession du ballon la majorité du temps, pour 0 tir tenté dans le match. Avec Gourcuff c'était le contraire, nous étions souvent surpris de découvrir à l'issue de pas mal de matches que nous n'avions pas eu la possession. Mais ces séquences d'utilisation du ballon debouchaient souvent sur des actions abouties, ce qui contribuait à donner cette impression souvent fausse.
Pour résumer, avec Landreau on conserve le ballon, et on compte sur l'esprit d'initiative de certains joueurs pour l'utiliser. Le gâteau dont il nous parle repose sur ça, il est donc pour moi rempli de flotte.
On remarque d'ailleurs que dès qu'une équipe adverse (citons Niort au hasard) se retrouvait dos au mur face à nous cette saison, avec l'obligation de presser haut, elle parvenait sans trop de difficultés à contrecarrer ces séquences de conservation basse, avec à la clé des pertes de balle hyper dangereuses de notre côté, voire des dégagements longs sur Hamel ou sur la défense adverse dans le meilleur des cas.
Modifié en dernier par tlb 56 le 16 mai 2018, 09:04, modifié 1 fois.
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Bien sûr mais pour faire des passes, il faut avoir le ballon. Dire que le jeu Lorientais n'a jamais été d'avoir la possession c'est pour moi complètement faux. Alors c'est sûr c'était la conséquence du quadrillage du terrain et surtout de la qualité des joueurs qui faisait les efforts. Les attaquants étaient les premier défenseurs et les joueurs jouaient en première intention et ne gardaient pas le ballon dans les pieds . Pour cela il faut des joueurs vif, technique et rapide dans l’exécution et à part peut être Wissa , on a pas cela en magasin. Là où je rejoins beaucoup d'entre vous c'est que tactiquement on a eu du mal à voir le fil conducteur. Notre milieu de terrain a été inexistant avec un Lemoine adossé à la défense et les autres souvent au niveau des attaquants si ce n'est devant. C'est difficile de créer du jeu et de revoir du jeu à la lorientaise sans milieu de terrain et lorsque tes joueurs sont trop lent et ne lâchent pas le ballon rapidement. Du temps de CG on ne jouait pas en contre, c'était souvent un jeu bien construit avec des attaques bien placées.
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Juste pour appuyer le propos avec quelques images, je poste ici plusieurs résumés de matches.
Deuxième point essentiel, et là je rebondis sur "Du temps de CG on ne jouait pas en contre, c'était souvent un jeu bien construit avec des attaques bien placées." Les images parlent d'elles-même. On a beaucoup de buts en contre, et surtout une volonté évidente de jouer ces contres à fond. Les joueurs ne calculent pas, et dès qu'ils récupèrent la balle (que ce soit au début du match ou à la dernière minute), cherchent à se projeter rapidement vers l'avant. Je te renvoie au documentaire très intéressant sur l'intelligence collective, où CG évoque encore une fois la notion de respiration et la transition attaque-défense. Les attaques placées sont des phases de jeu différentes, qui répondent à une autre logique (incapacité à prendre l'adversaire à défaut dans cette transition, soit qu'il ne se livre pas, soit qu'il se replie très bien), mais elles ne sont pas l'alpha et l'omega du jeu de Gourcuff, contrairement à celui de Landreau (qui donne pour consigne aux joueurs de ne pas jouer les contres, et de revenir prudemment en arrière). La différence essentielle se situe là. J'ai essayé de le souligner dans les petits commentaires, pour ceux qui n'auraient pas envie de regarder toutes les vidéos, mais il y a énormément de "façons de marquer" différentes, avec du jeu court, du jeu long, des renversements ou des supériorités locales, des percussions ou des dédoublements, des combinaisons ou du jeu solo. Et forcément, le brin de talent qui vient sublimer tout ça. Quand je dis que Lorient a eu un jeu de contre, je ne dis pas qu'ils ne faisaient que ça bien entendu, mais la volonté théorique de faire mal à l'adversaire à la récupération du ballon (on n'y arrivait pas toujours, loin de là) était quand même très nettement supérieure à celle du FCL de Landreau, en particulier sur le début de saison où il verrouillait à cinq derrière.
Pour le reste panaco, je te rejoins à 100%, notamment sur la question des profils de jeu. La cellule de recrutement choisit des joueurs qui répondent moins à ce schéma, et c'est difficile d'évoluer dans un autre registre que le sien, surtout quand l'entraîneur n'est pas hyper talentueux et pédagogue. Les joueurs comme Wissa ont un profil assez compatible avec ce jeu rapide et technique, également parce qu'il cherche à combiner et à s'appuyer sur ses partenaires (c'est la donnée mentale dont ne dispose pas Bouanga, par exemple). Je pense que Claude-Maurice a également cette capacité, et son entente avec Guendouzi était assez évidente à ce niveau, même s'il a forcément des choses à peaufiner (dribble de trop, parfois il a du mal à lever la tête, etc.). Pour les autres, c'est selon. Je suis tout à fait d'accord également sur la question du milieu de terrain, coupé en deux au point qu'il n'y a pas de liant (sauf Guendouzi, qui a été capable de faire la jonction à plusieurs reprises). C'est d'ailleurs un phénomène récurrent à Lorient depuis plusieurs saisons, et on avait la même impression sous Casoni et Ripoll : une équipe qui explosait, sans cohérence. Je me souviens très bien d'un but qu'on encaisse la saison passée, sur une relance très longue de l'adversaire. Ciani arrive à la repousser de la tête, mais le ballon retombe dans un milieu de terrain totalement désertique, l'attaquant adverse récupère et arrive lancé sur la charnière. C'est une image qu'on voit un peu moins, mais il y a toujours l'impression douloureuse que la défense (et j'inclus Lemoine dedans) est livrée à elle-même parce que les milieux, notamment latéraux, ne font pas vraiment ce travail de sape. C'est la raison pour laquelle un joueur comme KMP était si précieux au collectif.
Bon évidemment j'ai pris des victoires lorientaises, parce qu'on y voit forcément plus de buts, et que c'est plus facile de commenter les actions quand elles sont nombreuses. J'ai volontairement choisi des matches où Lorient n'a pas eu la possession, pour montrer que contrairement à ce que tu avances panaco, le jeu lorientais (que l'on voit apparaître sur ces vidéos, et qui se concrétise par les victoires) n'est pas strictement fondé sur la possession. On a pu gagner, largement, et contre des équipes de différents calibres, en n'ayant pas le ballon plus souvent que l'adversaire. En fait je pense qu'on ne s'entend pas sur le sens de "possession". Pour moi, un jeu de possession, c'est un jeu qui vise à avoir un possession supérieure à l'adversaire quoi qu'il arrive. Multiplier les passes pour priver l'adversaire du ballon. Quand tu dis que "pour faire des passes, il faut avoir le ballon", je te rejoins entièrement, mais je pense que dans le système de CG cette nécessité est comblée par la récupération en avançant. Evidemment, sur 90 minutes, c'est très difficile de jouer à un rythme soutenu, et les phases de conservation jouent un rôle pour donner des tempos différents à la partie, pour souffler, pour reprendre le contrôle du match et éviter d'être soi-même pris en contre. Mais je ne vois pas la possession (statistique) comme la clé de voûte du football de CG. C'est plutôt l'utilisation du ballon, et la capacité à en faire quelque chose collectivement sans le rendre bêtement à l'adversaire (et mécaniquement, quand l'adversaire n'a rien à opposer, on tient le ballon plus souvent). Par comparaison, dans le Lorient de Landreau, on affiche des statistiques de possession parfois affolantes, mais ce sont des passes latérales qui conduisent in fine à de longs ballons inutiles devant. Voilà pourquoi on aligne 60% de possession contre Nîmes, et aucun tir cadré. On ne va pas se mentir, il y a aussi eu des matches analogues avec CG, des parties où on a fait tourner sans prendre de risques, et où on s'est insurgés contre l'absence de prise de risque. Cela étant, la colère des supporters alors me semble être un indicateur suffisant pour dire que ce jeu stérile de possession n'était pas le "jeu à la lorientaise" (désolé rodi :p). Sinon ils auraient applaudi une telle maîtrise, non ? Je connais pas mal de supporters parisiens, qui apprécient sincèrement le jeu de possession étouffant que le PSG pratique en L1, alors que, malgré l'immense maîtrise technique des joueurs, je le trouve ennuyeux à mourir. Une ou deux fulgurances qui permettent de marquer, mais de la difficulté à imposer un rythme à la partie. Après on peut leur trouver comme circonstances atténuantes qu'ils jouent souvent contre des blocs retranchés.2012-2013, Lorient-Nice : https://www.youtube.com/watch?v=4i8D2VZWPvY
-> Un premier but en contre sur une récupération haute ; une attaque placée qui finit sur le poteau ; un deuxième but sur une percussion balle au pied ; un troisième but sur une récupération en avançant qui termine par un contre à trois contre cinq.
Possession : 41-59
Score final : 3-0
2012-2013, ETG-Lorient : https://www.youtube.com/watch?v=hq0tq_Xwhjc
-> Un premier but sur une percussion à échange rapide ; un deuxième but sur un exploit solo consécutif à une longue ouverture. Après ça, c'est plus dur de juger vu que l'ETG prend un rouge, mais troisième but sur une récupération haute après une mauvaise relance du gardien, puis un quatrième sur pénalty consécutif à une percussion à deux contre trois.
Possession : 57-43 (malgré le rouge)
Score final : 0-4
2013-2014, Nice-Lorient : https://www.youtube.com/watch?v=a8tzgsmrS-w
-> Un premier but sur une récupération en avançant, percussion et transmission, puis frappe de loin ; Un deuxième but sur une récupération très haute en coupant les lignes de passe, contre-attaque, transmission et frappe à l'entrée de la surface.
Possession : 59-41
Score final : 1-2
2013-2014, Lorient-Ajaccio : https://www.youtube.com/watch?v=8TKMhJM0yxE
-> But sur un renversement de jeu rapide, percussion et centre. On peut aussi noter le beau contre à la fin du match, avec le duel manqué par Aliadière.
Possession : 46-54 (biaisée par le carton rouge d'Ecuele-Manga)
Score final : 1-0
2012-2013, Lorient-Saint-Étienne : https://www.youtube.com/watch?v=yWAm7zGh4os&t=75s
-> Premier but sur une attaque placée parfaite, jeu de passes rapides vers l'avant, puis centre ; deuxième but sur une attaque placée également, percussion balle au pied, et un centre excellent. On peut noter une récupération haute de Robert, qui percute à trois contre quatre. Le dernier but est sur un CF sublime de Jouffre (quelle patte !)
Possession : 45-55
Score final : 3-1
2012-2013, Lorient-Brest : https://www.youtube.com/watch?v=nH8aSGaT8eQ
-> Un premier but sur une attaque placée vraiment à voir et à revoir, avec enchaînement de passes en une touche et déplacements collectifs ; deuxième but sur une récupération en avançant et un contre mené pratiquement à deux contre cinq (et jamais aucune volonté de regarder en arrière) ; troisième but sur une frappe de loin consécutive à un corner ; quatrième but sur une combinaison en petit périmètre, une percussion et une (grosse) frappe.
Possession : 46-54
Score final : 4-0
Deuxième point essentiel, et là je rebondis sur "Du temps de CG on ne jouait pas en contre, c'était souvent un jeu bien construit avec des attaques bien placées." Les images parlent d'elles-même. On a beaucoup de buts en contre, et surtout une volonté évidente de jouer ces contres à fond. Les joueurs ne calculent pas, et dès qu'ils récupèrent la balle (que ce soit au début du match ou à la dernière minute), cherchent à se projeter rapidement vers l'avant. Je te renvoie au documentaire très intéressant sur l'intelligence collective, où CG évoque encore une fois la notion de respiration et la transition attaque-défense. Les attaques placées sont des phases de jeu différentes, qui répondent à une autre logique (incapacité à prendre l'adversaire à défaut dans cette transition, soit qu'il ne se livre pas, soit qu'il se replie très bien), mais elles ne sont pas l'alpha et l'omega du jeu de Gourcuff, contrairement à celui de Landreau (qui donne pour consigne aux joueurs de ne pas jouer les contres, et de revenir prudemment en arrière). La différence essentielle se situe là. J'ai essayé de le souligner dans les petits commentaires, pour ceux qui n'auraient pas envie de regarder toutes les vidéos, mais il y a énormément de "façons de marquer" différentes, avec du jeu court, du jeu long, des renversements ou des supériorités locales, des percussions ou des dédoublements, des combinaisons ou du jeu solo. Et forcément, le brin de talent qui vient sublimer tout ça. Quand je dis que Lorient a eu un jeu de contre, je ne dis pas qu'ils ne faisaient que ça bien entendu, mais la volonté théorique de faire mal à l'adversaire à la récupération du ballon (on n'y arrivait pas toujours, loin de là) était quand même très nettement supérieure à celle du FCL de Landreau, en particulier sur le début de saison où il verrouillait à cinq derrière.
Pour le reste panaco, je te rejoins à 100%, notamment sur la question des profils de jeu. La cellule de recrutement choisit des joueurs qui répondent moins à ce schéma, et c'est difficile d'évoluer dans un autre registre que le sien, surtout quand l'entraîneur n'est pas hyper talentueux et pédagogue. Les joueurs comme Wissa ont un profil assez compatible avec ce jeu rapide et technique, également parce qu'il cherche à combiner et à s'appuyer sur ses partenaires (c'est la donnée mentale dont ne dispose pas Bouanga, par exemple). Je pense que Claude-Maurice a également cette capacité, et son entente avec Guendouzi était assez évidente à ce niveau, même s'il a forcément des choses à peaufiner (dribble de trop, parfois il a du mal à lever la tête, etc.). Pour les autres, c'est selon. Je suis tout à fait d'accord également sur la question du milieu de terrain, coupé en deux au point qu'il n'y a pas de liant (sauf Guendouzi, qui a été capable de faire la jonction à plusieurs reprises). C'est d'ailleurs un phénomène récurrent à Lorient depuis plusieurs saisons, et on avait la même impression sous Casoni et Ripoll : une équipe qui explosait, sans cohérence. Je me souviens très bien d'un but qu'on encaisse la saison passée, sur une relance très longue de l'adversaire. Ciani arrive à la repousser de la tête, mais le ballon retombe dans un milieu de terrain totalement désertique, l'attaquant adverse récupère et arrive lancé sur la charnière. C'est une image qu'on voit un peu moins, mais il y a toujours l'impression douloureuse que la défense (et j'inclus Lemoine dedans) est livrée à elle-même parce que les milieux, notamment latéraux, ne font pas vraiment ce travail de sape. C'est la raison pour laquelle un joueur comme KMP était si précieux au collectif.
- Chawax
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Disons que le but de Gourcuff n'était pas de posséder le ballon mais d'imposer son jeu, de ne pas subir. Dans ce domaine on peut considérer que Gourcuff et Landreau ont des choses en commun. Par contre avec Gourcuff on récupérait le ballon pour en faire quelque chose, on allait tout de suite dans le camp adverse (je me souviens qu'il y avait des stats sur la possession dans le camp adverse où on était très forts). Cette année on a souvent donné l'impression de le récupérer juste pour le garder et faire des passes entre nous, derrière ou au milieu, mais sans volonté claire d'aller vers l'avant. Dès qu'on est pressé : hop, une passe en arrière. On a trop souvent oublié de se projeter vers l'avant dès la récupération du ballon, d'où sans doute cette impression constante de lenteur et de manque d'intensité dans notre jeu. D'ailleurs j'ai souvent eu la sensation que Lemoine, qui a beaucoup échappé aux critiques, jouait trop souvent dans ce registre de passes latérales ou vers l'arrière pour ne pas perdre le ballon. Au contraire de Guendouzi par exemple, beaucoup plus vertical dans son utilisation du ballon.Panaco a écrit :Dire que le jeu Lorientais n'a jamais été d'avoir la possession c'est pour moi complètement faux.
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D'où l'intérêt de combiner les deux, je pense, sans tomber dans une hyper spécialisation (Lemoine défend/Guendouzi attaque). Leur capacité à temporiser quand c'est nécessaire et à accélérer quand une faille se présente est vraiment précieuse.Chawax a écrit :D'ailleurs j'ai souvent eu la sensation que Lemoine, qui a beaucoup échappé aux critiques, jouait trop souvent dans ce registre de passes latérales ou vers l'arrière pour ne pas perdre le ballon. Au contraire de Guendouzi par exemple, beaucoup plus vertical dans son utilisation du ballon.
Lemoine, malgré quelques petites erreurs en cours de saison, savait quand même poser le pied sur le ballon et jouer long quand c'était nécessaire. Guendouzi, comme tu le soulignes, était beaucoup plus vertical (il défendait parfois très bas, et finissait souvent très haut). Surtout il arrivait à casser les lignes balle au pied pour mettre l'équipe dans le bon sens. Quand on ajoutait à ce duo un milieu de terrain actif pour venir soutenir l'un ou l'autre (Wadja ou Delaplace), on avait de belles combinaisons pour remonter la balle.
Confier les clés du jeu à Lemoine en lui adjoignant Wadja pour le seconder a été une des grosses erreurs de Landreau, précisément pour les raisons que tu évoques Chawax.
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Là je suis tout à fait d'accord et je pense que c'est les qualités de nos joueurs qui font que cela ne va pas plus vite. Nous sommes très lent dans les transmissions et pas seulement cette saison et surtout le pressing ne se fait pas ensemble. Guendouzi a été effectivement le seul à chercher la verticalité et à faire des passes qui casse les lignes adverse. Il n'a pas été rare de voir le milieu de terrain faire le pressing sur les défenseurs devant les attaquants. Si les attaquants ne font pas le travail au départ c'est compliqué ensuite d'organiser le milieu . Lemoine a échappé aux critiques car il est souvent là pour colmater les brèches devant la défense. Il est assez lent mais on a l'impression qu'il est partout et fait des petites fautes qui permette le replacement de l'équipe . Cela démontre aussi la mauvaise organisation de notre milieu de terrain avec des joueurs qui ne tiennent pas leur place.